10 July 2008

3 jours sur Boreas

Depuis des lustres, nous avions, Niklas, Loïc et moi-même, prévus de partir quelques jours sur Boreas.
Rentrés de Hollande pour les uns, et d'un festival de musique pour un autre, l'équipage de Boréas peut enfin s'installer à bord.
Non, pas tout à fait. Niklas doit travailler à son hotel (en fait, y donner sa démission).
Loïc et moi embarquons des vivres pour des semaines, une cuisine presque complete, des duvets et autres matelas, des bouquins, DVDs, jeux de cartes, bref, la voiture est pleine à craquer, et on se demande où on va pouvoir tout ranger. Ca me rappelle un peu nos épopées sur le VA ou CHANTELOUBE où les sacs n'en finissaient pas de circuler entre LES voitures et le bateau.
Enfin prêt, nous larguons les amarres Loïc et moi, avec une grand voile haute et un foc pour faire de l'Est dans un vent moyen de Sud. Pas de spi avant d'abattre plus loin, Inch Alla. La promenade est super tranquille. Le pilote un peu récalcitrant à cause des sautes de vents nous pousse à nous tenir prêt de la barre, d'autant plus que les passages sont étroits, mal pavés. On prend des risques bien sur, et sous spi au plus mauvais endroit, il faut redoubler de vigilance. Nous sommes vent de travers, à la limite de l'oxigène, dans un passage de 300 metres de long, mais de 20 à 30 metres de large seulement, pilote debranché, ecoute à la main, un oeil (et le bon) sur la carte.
Niklas nous fait la surprise de s'annoncer plus tot que prévu. Il a donné sa démission comme prévu, et son patron lui a dit de partir sur le champs. Ravi, Niklas est parti au volant de sa voiture direction le premier port que nous allions atteindre. À peine à bord, nous repartons toujours vers l'Est, mais sous grand-voile seule cette fois. On prend le temps de vivre, d'ecouter les histoires de Niklas evenant de son festival de Roskilde.
Nous arrivons vers 20 heures à Stege, ville posée sur l'ile de Møn (ile la plus SE du DK, sans parler de Bornholm)
Nous evitons les nuages qui arrivent de l'W comme un cheval au galop. La chance est avec nous, le diner est servi, en bas, quand la pluie nous matraque. Ouf !!! La nuit sera beaucoup plus calme, mais très fraiche. Niklas et moi dormons mal, alors que Loïc n'entendra rien toute la nuit.
Le lendemain, la pluie est là, et comble de malchance (ou de betise) la carte de notre destination n'est pas à bord. Incomprehensible vu que je l'ai expressement cherchée à la maison sans succés. Mystère !!!
Nos plans sont donc chamboulés. Que faire ??? La météo est affreuse, Loïc DOIT écrire un mail à son école de musique le plus vite possible, et il n'y a pas internet dans ce port où nous sommes.
La décision est prise, nous irons lá où nous avons récupéré Niklas, de là nous irons avec sa voiture à la maison chercher de nouveau cette fameuse carte, Loïc écrira son mail, et nous reviendrons dare dare pour continuer notre petit tour. La météo nous gêne, nous inquiète même, sans parler du fait que ca n'est pas drôle du tout de passer son temps compter ses pieds au fond du bateau`.
Eureka, internet marche dans ce port. Donc pas d'aller-retour en voiture. Nous décidons donc de passer la nuit là, et de commencer notre retour le lendemain, contre vent, courant et pluie. La météo annonce 30nds et plus. Notre GV va exploser, c'est sur et sinon, ce sera le foc. A moins que ce soit le mat qui nous tombe sur le rable.
Bonne nuit, bon dodo, et reveil tranquille. Il pleut comme jamais. C'est pas des gouttes, ce sont des b.... énormes même !!! Sympa le trip à faire.
On arrime tout tant qu'on peut, prépare les ris dans la GV, laissons le foc dans son sac pour commencer. Il nous faudrait un ORC ou un TMT, mais on n'a pas ca, donc on fait sans. Et si vous ne le saviez pas, eh bien un firts 30 sous GV seule dans la piaule, ca demenage je peux voir l'assurer. Nous tablons sur 5 heures de mer, peut etre plus. Il y a des goulets étroits à passer, et sans moteur, on va tirer des bords à n'en plus finir. Eh oui, c'est du près, très serré qu'il nous faut prévoir, avec des toutes petites vagues courtes qui empèchent Boreas d'accélérer.
Pas de moteur, histoire de ne pas trop solliciter cette vieille dame qui pourrait nous rendre l'ame vu la gite prévue. Tant pis, on fera moins de cap.
Nous voilà partis. A peine sorti du port, la GV monte, les garcons se regalent à manoeuvrer. Avec un ris pour commencer, on avance tres bien, mer plate grâce aux multiples virements de bord pour rester à l'abri de la cote. La carte à la main, les garcons se racontant des histoires (de la 2eme guerre mondiale), nous avancons mieux que prévu, mais le vent se renforce. Le nerf de chute nous occupe un bon moment, et comme il manque une latte, ca souffre à chaque rafale. Un sacré canot ce Boreas. Tout se passe bien, nous sommes très manoeuvrant, le mat ne bouge pas, l'ambiance est super bonne, seul le boyeux n'en mène pas trop large, un tant soit peu inquiet pour le matos tout de même. A mi parcours, nous atteignons un endroit presque calme, où nous pouvons souffler un peu, manger même. Loïc prend la barre, et je prépare des sandwitchs. EN ouvrant la glaciere (celle du J24 oui oui), l'horreur. En effet, 1 litre de lait et pas moins de jus de pome se sont repandus, se melangeant avec les oeufs, le fromage, les carottes, le beurre, les pots de confitures, et j'en passe .... Nous sommes à l'abri, donc je décide de nettoyer, et pour se faire, on affale la GV et continuons au moteur doucement, le long de la cote pour rester le plus à l'abris possible. Enfin nous pouvons manger, renvoyer la GV et couper le moteur.
Et puis ca se calme de plus en plus. On sort du dedale etroit faisant effet d'entonnoir et le vent devient maniable. Il reste un petit 20nds, et nous envoyons le foc pour, enfin, faire de la voile. Boreas est un vrai plaisir au près. Il se barre à 2 doigts, est élégant dans son passage des vagues, stable, avance vite. Seule la GV me donne des soucis. La pauvre ne va plus faire long feu je pense.
Apres avoir tergiversé et discutté longuement de notre destination finale, nous décidons de rentrer. La météo est bien plus clemente maintenant, mais le coeur n'y est plus trop pour Loïc. Il préfererait rentrer, mais veut bien continuer si Niklas et moi le préférons. Nous nous rangeons à son coté.
Et on n'a pas le temps de dire ouf que nous voilà arriver à Vordingborg. Ellen, capitaine du port, nous trouve une place puisque la notre est occupée jusqu'au lendemain.
Après une arrivée très simple et tranquille, nous voilà à terre, retransportant nos sacs vers la voiture pour clore cette seule navigation estivale cette année.
Eh oui, les vacances sont déjà finies pour moi. Dommage.
Peut etre qu'un weekend pourra nous réunir de nouveau pour une autre petite virée?
Nous l'espérons tous vivement. Encore plus si Karin peut venir, avec ou sans enfant.

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